Pour rappel, le projet d’Union bancaire européen repose sur trois piliers : supervision, résolution et garantie des dépôts.
Le premier pilier, le plus ancien, concerne la constitution d’un système de supervision unique des établissements bancaires.
Ensuite est venu le deuxième pilier avec la directive sur la résolution des crises bancaires « BRRD » et un règlement portant sur la création d’un mécanisme de résolution unique (MRU) des banques systémiques établissant un conseil de résolution unique (CRU), en charge des décisions de résolution, et un fonds de résolution unique (FRU) destiné à participer à leur financement. Ce fond sera alimenté par les contributions spécifiques des établissements concernés, dont le total devrait atteindre environ 55 milliards € d’ici fin 2023. Ce mécanisme a été créé pour prendre des mesures de résolution rapides et efficaces pour les groupes bancaires transfrontières au sein de l’Union bancaire.
La directive relative au rétablissement et à la résolution des banques « BRRD » adoptée le 15 mai 2014 (2014/59/UE) et le règlement « MRU » ont mis en place au niveau européen de puissants instruments de résolution des crises bancaires, notamment systémiques. Dans ce nouveau cadre, les fonds de garantie des dépôts disposent de moyens supérieurs à ce dont ils disposaient auparavant, et cela uniquement pour créer des crises locales non systémiques.
La directive « BRRD » précise les conditions dans lesquelles une banque systémique ou dont la défaillance aurait des répercussions notables sur l’économie peut être soumise à un mécanisme de résolution. Ce dispositif se fonde sur des plans préalablement définis par les établissements et approuvés par les autorités. Il prévoit les règles d’utilisation de différents outils, notamment la création d’une banque-relais pour extraire et recéder les activités saines, la séparation des actifs, la mise en gestion extinctive des actifs non essentiels, et un instrument de renflouement interne dit (« bail-in »). Cette directive prévoit la création d’un fonds de résolution européen (FRU) qui prend en charge une partie du financement de la résolution.
Enfin, le troisième pilier concerne la garantie des dépôts, avec en 2014, une directive des systèmes de garantie des dépôts européens « DGSD2 » qui a considérablement renforcé et harmonisé la protection des déposants au sein de l’Union : avec notamment la réduction du délai d’indemnisation à 7 jours ouvrables, l’indemnisation des dépôts exceptionnels temporaires, et de nouvelles obligations d’information des clients.
Fin 2015, un projet de règlement a été proposé par la Commission européenne concernant le financement, la réassurance et coassurance des fonds de garantie des dépôts nationaux de la zone euro. Les travaux engagés à Bruxelles sur ce projet sont toujours en cours. Ils intègrent un important volet consacré à la réduction des risques des secteurs bancaires nationaux concernés, comme préalable à une prise en charge partiellement ou totalement collective.